VHC-hepatite-scandale.jpg

VHC : LETTRE OUVERTE AUX TROIS BOURGEOIS QUI ME CONDAMNENT A MORT

Ok, je vais peut-être survivre, mais une chose est sûre : j’ai deux chances sur trois pour que ces quelques pilules me sauvent. Leur coût de fabrication ? Trois euros pièce.

Le problème, c’est que ce traitement pour l’hépatite C coûte 40.000 euros en France. Deux mille euros en Égypte par ailleurs, encore moins en Inde sans doute. Car, suivant cette logique typiquement capitaliste, leur coût est calculé pour être limite hors de prix dans chaque pays – histoire de palper partout au maximum.

Résultat ? Notre gouvernement, qui a cédé, en négociant à peine, au racket de Gilead, le laboratoire pharmaceutique, demande aux médecins de choisir qui sauver …et qui condamner. Ok, en temps de guerre c’est concevable, mais là, ce n’est qu’une guerre commerciale, non ? Non : elle tue aussi.

Et elle tue en fonction de la rentabilité ! Moi, par exemple, je devrais bénéficier de ce traitement, mais dans mon cas il ne fonctionne que 7 fois sur dix. Me voilà donc condamné pour mauvaise prédiction statistique de rentabilité... Et voila mon docteur qui appuie sur la gâchette car il croit devoir obéir à sa ministre, qui elle-même croit devoir se soumettre au chantage commercial d’un multimilliardaire.

Pourtant, il serait possible de produire, comme d’autres pays, des génériques sans l’accord du labo. L’Inde, par exemple, fait plier bien des laboratoires. Mais il faut soit une volonté politique, soit un refus d’obéissance des médecins (car je ne compte pas sur un sursaut d’humanité des laboratoires). Et il n’y en a pas.

Voilà donc trois gros tas de bourgeois – les labos pharmaceutiques, le gouvernement et les médecins – qui ont désigné trois représentants pour signer mon arrêt de mort parce qu’ils échangent cette pilule à trois balles dix mille fois plus cher.

Alors voici mon message, à leurs trois représentants. Si je dois mourir par votre faute, comptez sur moi pour vous rappeler le prix de vos vies : trois balles...


PIERREM
2015